La publicité, les produits, les messages et les input de toutes sortes saturent continuellement le quotidien, rendant l’individu, plus ou moins conscient, dépendant de la tendance. Cependant, toute tendance est passager et toute chose est destinée à devenir bientôt un déchet, un rejet.
“Still Liquid” est une critique de la consistance de la société contemporaine.

Opinions, désirs, objets... Tout devient obsolète trop rapidement, inclus l’être humain.

Le sociologue et philosophe polonais Zygmunt Bauman parlait de “Modernité liquide”, un concept qu’il a approfondi de plus en plus au fil des ans. C’est une condition dans laquelle tout est possible, mais rien n’est certain. La modernité est “en devenir” et “sa seule constante est le changement et la seule certitude l’incertitude”. L’avenir apparaît donc inconnu.

L’impossibilité de savoir ce qui arrivera détermine un état de peur diffuse, une condition paralysante, à laquelle l’individu tente de remédier par la recherche de points fermes mais, en n’en trouvant pas, il voit toutes ses certitudes se dissoudre dans une sorte de liquidité.

Ainsi émerge un individualisme débridé puisque les seules solutions semblent être l’apparition à tout prix et le consumérisme. Un consumérisme qui naît du besoin, mais qui est bientôt remplacé par le désir qui, à son tour, débouche inexorablement sur le caprice, une force encore plus volatile et fluide, rendant l’objet immédiatement obsolète.

“Still Liquid”, avec ses inconsistants et éphémères “nuages” fluides, enveloppe objets et “opinions personnelles”, dans une étreinte colorée qui, derrière son côté scénique, cache une sorte d’étouffement enivrant, jusqu’à rendre insaisissable et dépourvu de consistance l'objet même, qui reste donc cohérent avec sa condition passagère et éphémère qui le caractérise dans la société contemporaine.